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Musée historique de l'environnement urbain

Le Bain Turc

Jean Dominique Auguste Ingres

Le Bain Turc - Jean Dominique Auguste Ingres

1862
108 x 108 cm
Peinture sur toile et sur bois
Musée du Louvre, Paris
© RMN / Gérard Blot

Cette œuvre est exposée dans Le bain

L'œuvre

Picasso aussi, dans sa jeunesse, pensait qu'Ingres était un vieux pompier. Puis il vit une rétrospective de l'œuvre au Salon d'Automne 1915 où il découvrit les magnifiques portraits de femmes, et surtout Le Bain Turc.
Il en resta admiratif jusqu'à la fin de sa vie.
L'éclairage, la façon dont les ombres sont posées, le rythme des masses colorées, la disparition de la perspective au profit d'un espace défini par les corps, tout cela lui parut d'une incroyable modernité.
Ingres est à la fois moderne et classique. Il structure l'espace d'une façon singulière, déforme les anatomies, triche, trompe sans cesse les regards. Et il possède aussi l'un des plus beaux dessins de l'histoire de la peinture, pur, rond, d'une sensualité extraordinaire dont les femmes qu'il peint, ici ces odalisques au bain, semblent recouvrir leur nudité.

L'auteur

Né à Montauban en 1780, Jean Auguste Dominique Ingres est fils de peintre, entré à l'académie de Toulouse à onze ans, et dans l'atelier de David, à Paris, à quinze. Il gagne le prix de Rome en 1801.
Il part en Italie où il est marqué par l'art de la Renaissance et en particulier par la peinture de Raphaël. Il reste à Rome de 1806 à 1820, puis passe quatre ans à Florence. Il envoie ses tableaux à Paris mais le public les apprécie peu. Il faut attendre qu'une commande du gouvernement français (Vœu de Louis XIII, 1820) trouve un immense succès au Salon de 1824 pour que Ingres se voit encensé par la critique. Malheureusement, cette dernière reconnaît en lui un maître du néoclassicisme et l'oppose à la peinture romantique de jeunes artistes comme Géricault et Delacroix.
Cette mauvaise réputation tiendra jusqu'à nos jours.
Beaucoup voient en Ingres un artiste officiel, directeur de la Villa Médicis à Rome de 1835 à 1842, commandeur de la Légion d'Honneur en 1845, qui mourut en 1867 au sommet de sa gloire, et ne regardent pas sa peinture qu'ils jugent, à tort, académique.