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Sorti en 1970 dans l'album Comprend qui peut produit par Joe Dassin chez Philips, Le tube de toilette est une sorte de condensé de l'humour de Boby Lapointe.
Une introduction totalement absurde (un auteur veut composer un tube... de toilette) plante le décor et donne les clés qui permettront de jouir des à-peu-près qui forment le cœur de la chanson.
L'auteur en mal d'inspiration se fait aider d'un comparse qui relève les jeux de mot, incompréhensibles sans lui. Bien sûr, pour soutenir l'attention de l'auditeur, petit à petit, les calembours deviennent franchement approximatifs :
« Ma face de carême, harassée, CRÈME A RASER
Pour sûr aura ce soir les tics RASOIR ÉLECTRIQUE »
Au point que lors de ses rares passages à la télévision, les chansons de Boby Lapointe étaient sous-titrées.
Robert Lapointe, plus connu sous le patronyme de Boby, est né à Pézenas en 1922. Elève brillant, notamment en maths, il prépare son entrée à l'Ecole Centrale au début de la guerre, mais ses études sont interrompues par le STO dont il s'évadera en changeant son identité en Robert Foulcan...
Après guerre, il multiplie les petits boulots (scaphandrier, marchand de layettes, installateur d'antennes télé...) tout en écrivant ses premiers textes qu'il tente de placer auprès d'interprètes. Mais son style, tout en calembours et en à-peu-près, n'intéresse pas grand monde. Il se résout à les interpréter lui-même et rencontre un producteur de chez Fontana en installant une antenne chez celui-ci. Commence alors la chasse aux tours de chant et aux cabarets.
Parallèlement, il débute une carrière de second rôle dans le cinéma (Tirez sur le pianiste, Les choses de la vie, Max et les ferrailleurs...) quand il rencontre Georges Brassens qui l'aide beaucoup.
Il composera au total une cinquantaine de chansons dont la plus connue est Aragon et Castille. La déferlante yéyé aura raison du début de succès rencontré, malgré l'appui de soutiens improbables (Joe Dassin a produit son dernier album...).
Mathématicien des mots (Méli-mélodie, le papa du papa, je suis né au Chili,...) il garde pourtant un goût pour les chiffres et conçoit un système de numération héxadécimal sous le nom de système bibi-binaire salué par certains informaticiens. Boby meurt d'un cancer à Pézenas en 1972.
Les gens sérieux commencent alors à s'intéresser à son œuvre...