Fr : version française / En: english version

Musée historique de l'environnement urbain

Paysanne près de l'âtre

Vincent Van Gogh

Paysanne près de l'âtre, huile sur toile de Vincent Van Gogh

1885
Huile sur toile
40 X 29 cm
Paris, musée d'Orsay
© RMN / Hervé Lewandowski

Cette œuvre est exposée dans Le feu

L'oeuvre

Marqué par le naturalisme d'un Zola et par l'œuvre du peintre Millet qu'il admire, Van Gogh réalise de nombreux tableaux de paysans. Lors d'un séjour dans la maison familiale de 1884 à 1885, il travaille sur le thème des mangeurs de pommes de terre. Prenant pour modèle les familles des alentours, il peint avec une palette sombre, composée de gris, noirs et marrons, loin des couleurs éclatantes qu'il utilisera plus tard. Une attention particulière est portée aux effets d'ombres et de lumière, ce dont rend bien compte cette étude de paysanne penchée sur l'âtre.

L'auteur

C'est autant sa vie solitaire et tourmentée que son œuvre qui explique la notoriété exceptionnelle de Vincent van Gogh. Elevé par un père pasteur dans une famille nombreuse de la campagne néerlandaise, il est traversé toute sa vie par une tension profonde entre ses aspirations personnelles et la contrainte pesante d'un milieu bourgeois calviniste. Entré à 16 ans comme employé dans la maison de marchand d'art Goupil et Cie, à la Haye, Londres et Paris, il abandonne cette voie pour devenir pasteur. L'intérêt qu'il porte alors aux plus humbles et le profond dénuement dans lequel il vit provoquent l'incompréhension des autorités religieuses et de sa famille, à l'exception de son frère Théo, marchand d'art. Soutenu matériellement et affectivement par ce dernier, Vincent décide de se consacrer à la peinture. Après de premières œuvres aux couleurs sombres, consacrés à des thèmes de la vie populaire, il découvre dans l'effervescence parisienne le pointillisme, l'impressionnisme et l'estampe japonaise. Van Gogh part ensuite à Arles, où il réalise des tableaux aux touches fragmentées et éclatantes de couleur, annonciatrices du fauvisme et de l'expressionnisme. Sa difficile coexistence avec Gauguin, qui l'y rejoint, aboutit au cours d'une crise de délire à une automutilation. En 1890, il s'installe à Auvers-sur-Oise où vit une nombreuse colonie d'artistes. Il y peint avec acharnement mais met fin brutalement à ses jours en 1890.