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Musée historique de l'environnement urbain

Suzanne au bain

Jacopo Robusti, dit le Tintoret

Suzanne au bain - Jacopo Robusti, dit le Tintoret

1555
Huile sur toile
146 x 193,6 cm
Wien, Kunsthistorisches Museum
© Photobusiness - ARTOTHEK

Cette œuvre est exposée dans Le bain

L'œuvre

Dans cette autre version du même thème de Suzanne au bain, Tintoret, cette fois-ci, relie entre eux les regards des deux vieillards par une perspective dessinée par la haie végétale.
Le miroir, qui ne reflète rien sinon un bout de tissu blanc, est placé entre eux. Et l'eau de la fontaine, qui fonctionne comme le miroir du tableau du Louvre, ne montre, en dehors de sa somptueuse transparence, rien d'autre que le reflet des pierres.
L'histoire est la même, seule la mise en scène diffère. Mais cette fois-ci nous avons compris. Nous ne chercherons pas l'intimité de Suzanne dans la rivière où elle ne se trouve pas. Et c'est bien dommage, parce que si le reflet de Suzanne n'y est pas, la peinture elle, y est, magnifique, grandiose, vertigineuse.

L'auteur

Le père, Battista Robusti, était teinturier, aussi baptisa-t-on le fils: Tintoret. Jacopo naît à Venise en 1518. Certains lui donnent Titien comme professeur, d'autres Boniface de Pitabi. Quoi qu'il en soit, il subit dans sa jeunesse l'influence du premier avant de s'en défaire et d'adopter un style maniériste, proche du baroque, à la fois dynamique et tourmenté, aux éclairages dramatisants.
En 1564, il est nommé décorateur de la Scuola Grande di San Rocco à Venise, institution pour laquelle, jusqu'en 1588, il peint soixante-sept tableaux. Très réputé dans toute l'Italie, invité à la cour des Gonzague à Mantoue en 1578, Tintoret travaille vite, après avoir souvent étudié les lumières grâce à des maquettes en cire des scènes et des personnages qu'il doit peindre, ce qui confère à son œuvre son aspect théâtral.
Il meurt à Venise en 1594.