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Musée historique de l'environnement urbain

Extrait du 4° mouvement (tonnerre - orage) de la VI° symphonie « pastorale »

Ludwig van Beethoven

Extrait du 4° mouvement (tonnerre - orage) de la VI° symphonie « pastorale »

Ludwig van Beethoven

Klaus Tennstedt, direction - London Philarmonic Orchestra
1808
© EMI

Cette œuvre est exposée dans Le feu

L'œuvre

Publiée en avril 1809 chez Breitkopf et Härtel sous le numéro d'opus 68, la sixième symphonie est une œuvre à part parmi les compositions symphoniques de Beethoven : écrite simultanément avec la 5°, c'est la seule « musique à programme » du compositeur, un exercice que les romantiques ont beaucoup pratiqué par la suite. D'une forme très libre (elle comporte 5 mouvements quand les symphonies classiques n'en ont que 4), les 3 derniers mouvements sont enchaînés sans répit. Elle est ouvertement un hymne à la campagne, d'où son qualificatif de « pastorale ». Dans ce 4° mouvement, Beethoven décrit littéralement un orage, les violoncelles, les contrebasses et les timbales figurant le tonnerre, les violons les gouttes de pluie, le piccolo le vent...

L'auteur

Ludwig Van Beethoven, compositeur prolifique (plus de 340 œuvres), naît à Bonn en 1770 dans une famille modeste de musiciens. Son père, brute alcoolique, conscient de son talent d'interprète, tente de l'exhiber comme jeune pianiste virtuose à l'instar de Mozart, sans succès. Il étudie la composition notamment avec Neefe, Haydn et Salieri et entame une carrière d'interprète (orgue et piano) que sa surdité naissante (apparue dès 1798) contraint à abandonner. Il se consacre alors entièrement à la composition, animé par une inspiration et une créativité débordante, saluée par ses contemporains mélomanes. Compositeur charnière entre le classicisme et le romantisme, il dynamite la puissance évocatrice de la musique en accentuant les nuances à l'extrême et en révélant de nouvelles couleurs à l'orchestre. Malade, malheureux en amour, taxé de misanthropie car il s'isole pour cacher son handicap, parfois dépressif, il n'a de cesse pourtant de bâtir une œuvre colossale et souvent joyeuse, couvrant le piano, la musique de chambre, les quatuors, la musique symphonique, l'opéra. Progressiste, il cultive son indépendance ardemment, jusqu'à écrire à un de ses mécènes, prince de son état : « Prince, ce que vous êtes, vous l'êtes par le hasard de la naissance. Ce que je suis, je le suis par moi. Des princes, il y en a et il y en aura encore des milliers. Il n'y a qu'un Beethoven. » Il meurt à Vienne (qu'il habite depuis 1792) en 1827, Schubert accompagnant sa dépouille avec quelques 20 000 admirateurs au cimetière.