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Musée historique de l'environnement urbain

Combat du carnaval et du carême

Pieter Brueghel l'ancien

Combat du carnaval et du carême - Pieter Brueghel l'ancien

1559
118 x 164,5 cm
Huile sur bois (chêne)
Wien, Kunsthistorisches Museum
© Joseph S. Martin - ARTOTHEK

Cette œuvre est exposée dans La Rue

L'œuvre

Avant de peindre ce tableau, Bruegel a voyagé en Italie, jusqu'à Naples en 1552, puis à Rome en 1552-53 où vivait encore Michel-Ange.
Or il semble que la peinture italienne, dont on peut trouver, en cherchant bien, quelques vagues traces dans Le Port de Naples ou La Chute d'Icare, n'ait eu sur lui aucune influence.

Le Combat du carnaval et du carême, aujourd'hui conservé à Vienne en Autriche, est un véritable tableau flamand,
une fête paysanne, une scène de genre alors très prisée, où la seule influence que l'on peut déceler, dans la représentation des personnages et de leurs déguisements, est celle de Jérôme Bosch, qui mourut peu avant la naissance de Bruegel, en 1516.
L'Ancien adopte ici une vision en hauteur, et refuse la perspective centrée si chère aux Italiens. Il compose son tableau selon une ellipse s'achevant en volutes autour des maisons, tout en répartissant symétriquement les personnages du premier plan autour d'un axe central.
Ainsi dit-il peut-être, sous l'alibi de la fête, de l'opposition carême (maigre) / carnaval (gras), la violence d'une autre opposition (Catholique contre Luthériens) qui préfigure la répression sanglante menée par le duc d'Albe à partir de 1567.

L'auteur

On ne sait pas grand chose de Pieter Bruegel dit l'Ancien, pas même la date de sa naissance que l'on place par déduction entre 1525 et 1530. On sait en revanche celle de sa mort : 1569. Le document précisant qu'il décéda medio aetatis flore (dans la fleur de l'âge), on suppose qu'il vécut une quarantaine d'années.
On ne connaît pas plus le lieu de sa naissance : Breda dans le Brabant hollandais, ou Breda dans le Limbourg belge ? Son nom apparaît pour la première fois en 1551 à Anvers :
il est reçu maître de la guilde de Saint-Luc.
L'année suivante il voyage en Italie. On pense qu'il fréquentait aussi bien ses riches mécènes que les campagnards chez lesquels il s'invitait aux noces.
En 1562, il quitte Anvers et s'installe à Bruxelles où il épouse l'année suivante la fille du peintre Pieter Coecke van Aelst qui, selon certains historiens, fut son maître.
En 1564 naît son premier fils Pieter Bruegel, dit le Jeune et en 1568 le second, Jan, dit de Velours, tous deux peintres et qui continueront, après la mort du père en 1569, à perpétuer le style Bruegel, très en vogue durant tout le XVIème siècle.