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Musée historique de l'environnement urbain

Rue passagère

Jean Dubuffet

Rue passagère - Jean Dubuffet

1961
129 x 161 cm
Huile sur toile
Paris, musée national d'Art moderne - Centre Georges Pompidou
© ADAGP, Photo CNAC/MNAM, Dist. RMN / Bertrand Prévost

Cette œuvre est exposée dans La Rue

L'œuvre

La Rue Passagère, daté de 1961, succède à une période de quatre ans (1956-1960) durant laquelle Dubuffet a expérimenté l'abstraction à travers des tableaux très en matières, fait de sable, de goudrons, de paille, ou de feuilles ajoutés à la peinture à l'huile (les Sols, les Texturologies, les Matériologies).
Il revient au dessin enfantin, à ce qu'il a appelé L'Art Brut en 1947 : un trait très schématique, une absence de perspective, une fausse maladresse, des couleurs vives,
un refus de la culture dominante qu'il juge asphyxiante.
Le tableau précède aussi une autre période importante de Dubuffet, celle du cycle de l'Hourloupe, commencé en 1962 et qui s'achèvera en 1974, où il revient d'une façon très graphique, en ramenant la couleur à sa plus simple expression (rouge, blanc, bleu), à la figure humaine, et aux foules dont La Rue Passagère est une préfiguration.
Cette même année, 1961, Jean Dubuffet commence ses expériences musicales avec le peintre danois Asger Jorn, ancien fondateur du mouvement Cobra.

L'auteur

Jean Dubuffet est né au Havre en 1901, dans une famille aisée - son père est négociant en vin. A 17 ans, il part à Paris suivre des cours à l'académie Julian.
Il rencontre Dufy, Masson, Juan Gris, Fernand Léger qui devient son ami. Mais Dubuffet doute.
En 1924, il s'embarque pour l'Amérique du sud.
L'année suivante, il reprend le commerce de son père au Havre. Puis il se marie (1927), a une fille, et s'installe à Paris en 1929 comme négociant en vin.
Mais la peinture le rattrape. En 1933, il se remet à l'ouvrage, abandonne peu à peu le commerce, divorce, se remarie, et se consacre entièrement à son art à partir de 1942. Le succès est rapide : exposition chez Drouin à Paris en 44, puis à New York en 48. Clément Greenberg lui consacre un article en 49 qui lui assure une grande renommée aux Etats-Unis, où il rencontre Pollock et Duchamp. Jusqu'à sa mort, le 12 mai 1985, la célébrité de Dubuffet ne faiblira jamais : rétrospective au Arts Décoratifs à Paris en 60, au Moma en 62, au Guggenheim en 73.
En 1971, l'artiste crée une Fondation à Paris qui conserve toutes les archives et une collection représentative de l'ensemble de son œuvre.