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.Le Bain

Le bain dans la mythologie

Le bain dans la mythologie

Suzanne et les vieillards

Suzanne et les vieillards

Les bains latins

Les bains latins

Le bain médiéval

Le bain médiéval

La toilette sèche

La toilette sèche

La baignoire de Louis XIV

La baignoire de Louis XIV

Le retour en grâce du bain

Le retour en grâce du bain

Un esprit sain dans un corps sain

Un esprit sain dans un corps sain

Le lent apprentissage de l'hygiène

Le lent apprentissage de l'hygiène

Le tube de toilette

Le tube de toilette

Le bain est un plaisir

Le bain est un plaisir

Les étuves médiévales

Les étuves médiévales

Le jardin des délices

Le jardin des délices

Couvrez ce sein que je ne saurais voir

Couvrez ce sein que je ne saurais voir

Sous la chape morale, les plaisirs

Sous la chape morale, les plaisirs

A l'avant-garde de la libération des mœurs

A l'avant-garde de la libération des mœurs

Le « nu au bain » devient réaliste

Le « nu au bain » devient réaliste

La dolce vita

La dolce vita

Le suicide de Sénèque ou le bain fatal

Le suicide de Sénèque ou le bain fatal

L'assassinat de Marat

L'assassinat de Marat

Entre ici Jean Moulin !

Entre ici Jean Moulin !

Les maîtres du mystère

Les maîtres du mystère

La « toilette sèche »

A partir de la Renaissance, l'usage du bain disparaît quasiment. Les médecins de l'époque sont persuadés que les pores de la peau, dilatés par la chaleur du bain, transmettent aux baigneurs les miasmes de l'eau tirée de rivières qui servent d'égouts. Les nombreuses épidémies de l'époque, comme le raidissement de la morale, inaugurent une nouvelle ère en matière d'hygiène corporelle : la toilette sèche.

Henri IV convoque Sully...

En mai 1610, Henri IV fait mander son ministre Sully. L'émissaire du roi trouve Sully dans son bain et de ce fait, est très embarrassé : « Monsieur, ne sortez point du bain car je crains que le roi a tant de soin de votre santé, et en a tant de besoin que s'il eût su que vous eussiez été en tel état, il fut lui-même venu ici. »

L'émissaire retourne au palais pour informer Henri IV qui, après avoir consulté son propre médecin, lui donne de nouvelles instructions : « Il vous ordonne de l'attendre demain avec votre robe de nuit, vos bottines, vos pantoufles et votre bonnet de nuit, afin de ne pas vous incommoder pour votre dernier bain. »

Pour se laver, on change de linge de corps... c'est la naissance de la chemise, blanche de préférence, dont les cols et manchettes sortent du pourpoint afin de montrer que l'on est propre !

Le bain ne se prend plus que sur ordonnance médicale, entouré de 1000 précautions.

Gabrielle d'Estrées et une de ses sœurs
Gabrielle d'Estrées et une de ses sœurs

Le tableau, peint vers 1594, appartient à la deuxième école de Fontainebleau. Il représente Gabrielle d'Estrée, qui fut la maîtresse de Henri IV, en compagnie de sa sœur, la duchesse de Villars, dans le bain.

Mais est-ce bien sa sœur ? Sans doute, les deux femmes se ressemblent. Mais ce geste ? Le pincement du téton signifierait que Gabrielle est enceinte, supposition corroborée par la servante en arrière-plan en train de coudre une layette - mais est-ce bien une layette ? Et la bague ? La belle, qui attendait que le roi Henri répudie sa femme officielle, Marguerite de Valois, eut trois enfant de lui et mourut avant sa trentième année, enceinte du quatrième en 1599. Alors ? Peu importe : en dehors de son sujet mystérieux, cette œuvre est d'une facture plutôt médiocre.

Ecole française

Ce tableau est anonyme. Le musée du Louvre, où il est conservé, l'attribue à un peintre de l'Ecole de Fontainebleau.

Il y a deux écoles : la première, sous le règne de François Ier, est composée d'artistes italiens (Primatice, Rosso Fiorentino) et français (Caron, Dumoutier, Delaune) venus décorer le château de Fontainebleau, véritable manifeste architectural de la Renaissance française.
La seconde, sous le règne de Henri IV, réunit deux peintres français (Toussaint Dureuil et Martin Fréminet) et un flamand (Ambroise Dubois) auxquels on peut rattacher certains artistes parisiens (Caron ou les Cousin).

© RMN / René-Gabriel Ojéda