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Au pays des chiffonniers

En 1928, Georges Lacombe, alors assistant de René Clair, filme les chiffonniers qui occupent la zone.

Sa caméra étant fixe, il soigne particulièrement les cadres et livre au spectateur un document pétri de réalisme et de poésie mêlées. On y voit notamment la danseuse La Goulue, tombée dans la mouise, à la fin de sa vie.

Paris, un petit matin des années 20...

Le jour s'est levé sur l'avenue alors que les chiftires titulaires de ce tronçon de voie prospectaient d'un crochet agile les dernières poubelles. Puis les balayeuses municipales sont passées, brossant les pavetons sous des cataractes d'eau. Et ç'a été le tour des Sita de surgir, voraces de rogatons que les boueux y enfournent, se grattant pas pour faire tinter les boîtes à ordures, déclenchant par leur potin l'apparition des pipelets venus récupérer leur matériel, et amenant dans les étages le rabat de quelques persiennes par des bonniches.

extrait de "Hotu soit qui mal y pense", chapitre IV, d'Albert Simonin, édition Série Noire, Gallimard

Chiiiiiiiiffonnier !

Chiiiiiiiiffonnier !

La médaille du chiffonnier

La médaille du chiffonnier

Une corporation

Une corporation

Un philosophe

Un philosophe

La collecte du biffin

La collecte du biffin

Les biffins se rebiffent

Les biffins se rebiffent

Les fortifs et la zone

Les fortifs et la zone

Au pays des chiffonniers

Au pays des chiffonniers

Les chiffonniers d'Emmaüs

Les chiffonniers d'Emmaüs

Jopie Huisman, le peintre-chiffonnier

Jopie Huisman, le peintre-chiffonnier

Les temps modernes

Les temps modernes

La zone

Après un enchaînement de plans fixes qui nous montre le cadre de vie des "zoniers", Lacombe s'intéresse à leur emploi du temps et à leur conditions de vie sous un jour très factuel. Les "acteurs" se prêtent de bon gré aux mises en scène du réalisateur qui va jusqu'à nous montrer nous montrer la naissance d'une idylle. La simplicité du jeu, la trogne des gamins et l'insouciance supposée des protagonistes suscitent l'empathie doublée, avec le temps, de nostalgie. Mais le réalisme du film est aéré par quelques séquences poétiques telles le concert d'orgue de cristal qui fascine un jeune public haut en couleurs. Le film s'achève sur quelques plans de la Goulue qui malicieuse, montre encore une fois ses jambes que le tout-Paris a vanté avant sa déchéance.

Georges Lacombe

Né à Paris en 1902, Georges Lacombe débute sa carrière cinématographique comme assistant de René Clair en 1924. En 1928 il réalise son premier film «La zone: au pays des chiffonniers», reportage muet d'inspiration naturaliste. Pionnier du cinéma parlant avec René Clair, il l'assiste sur le premier film sonore français «Sous les toits de Paris» avec Albert Préjean, Mila Parély et Edmond T. Gréville. C'est à partir de 1931 qu'il commence sa véritable carrière de réalisateur/scénariste avec son premier long métrage «Un coup de téléphone». Cinéaste discret, sa carrière est riche d'une trentaine de films dans lesquels on croise tout le gratin du cinéma français des années 30 à 60 : Préjean, Edwige Feuillère, Claude Dauphin, Renée Saint-Cyr, Eric Von Stroheim, Michel Simon, Michèle Morgan, Bardot, Jean Gabin, Raimu, Fresnay, Alice Sapritch. Avant sa retraite, il signe quelques films pour la télévision puis se retire à Nice. Il décède à Cannes, le 14 avril 1990.

1928, film muet de 25'

les films Charles Dullin