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Babel et Babylone

Babel et Babylone

Métropoles aztèques

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La Jerusalem céleste

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Les tulou du Fujian

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Utopia

Utopia

Romorantin, capitale du royaume

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La ville de l'amour fraternel

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La ville de pierre de Pierre

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Industrie, socialisme et utopie

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Le progrès est dans l'air

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Villa « Sam suffit »

Villa « Sam suffit »

Du passé, faisons table rase ?

Du passé, faisons table rase ?

Les villes nouvelles

Les villes nouvelles

Capitales ex nihilo

Capitales ex nihilo

Auroville ou l'anarchie divine

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Les villes privées

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Dubaï : miracle ou mirage ?

Dubaï : miracle ou mirage ?

Et demain ?

Et demain ?

Du passé, faisons table rase ?

Dans la vieille Europe, d'autres solutions naissent, sous la plume des urbanistes, ce « nouveau métier » qui se trouve enfin son nom à la fin de la guerre 14-18.

Le IVème congrès international d'architecture moderne réunis à Athènes en 1933 est l'occasion de théoriser les principes de l'urbanisme moderne marqué par le fonctionnalisme, ouvrant la voie au « style international ».
Le Corbusier en proposera une application concrète. Pour adapter Paris, vieille de plusieurs siècles, aux conditions nouvelles liées à son expansion, il propose de raser le quartier du Marais de Paris, alors insalubre, afin de bâtir de hautes tours d'habitation. Si le projet est provocateur, les questions n'en sont pas moins pertinentes : comment adapter nos vieilles métropoles aux conditions modernes ?

Maquette du Plan Voisin pour Paris

En 1925, le Corbusier, financé par le constructeur automobile Voisin, adapte sa « ville contemporaine de 3 millions d'habitants » à Paris. Il décrit son projet :

« Ce plan s'attaque aux quartiers les plus infects, aux rues les plus étriquées... Il ouvre au point stratégique de Paris un étincelant réseau de communication. Là où les rues de 7,9 ou 11 mètres se recoupent tous les 20, 30 ou 50 mètres, il établit un quadrillage de grandes artères se recoupant tous les 350 ou 400 mètres et élevant des gratte-ciel de plan cruciforme au centre de vastes îlots ainsi créés, il crée une ville en hauteur, une ville qui a ramassé ses cellules écrasées sur le sol et les a disposées loin du sol, en l'air et dans la lumière...

Le sol, recouvert jusqu'ici de maisons serrées sur 70 à 80 % de sa surface n'est plus bâti que sur 5 %. Le reste, 95 %, est consacré aux grandes artères, aux parcs de stationnement et aux parcs...

Je voudrais que le lecteur puisse, par un effort de son imagination, concevoir ce qu'est ce type neuf de ville en hauteur ; qu'il conçoive que tout ce grouillement accroché jusqu'ici sur le sol comme une croûte aride, est raclé, enlevé et remplacé par des cristaux purs de verre, montant à 200 mètres de hauteur et à grande distance les uns des autres, leur pied étant entouré des frondaisons des arbres. Cette ville qui, rampante jusqu'ici, se dresse d'un coup dans l'ordre le plus naturel, dépasse momentanément notre imagination limitée par des accoutumances séculaires... »

On comprend que les édiles parisiens aient pris peur...

Le Corbusier

De son vrai nom Charles-Edouard Jeanneret-Gris, Le Corbusier est un architecte d'origine suisse né en 1887. Après une école d'art, il devient dessinateur dans le cabinet d'architecture d'Auguste Perret et rencontre Van der Rohe et Gropius. Adepte du « plan libre » dans lequel les façades sont libérées de leur fonction portante, il développe un style très neuf, prenant en compte les habitudes de vie de ses contemporains. Au congrès d'architecture d'Athènes, il déclare : « Les matériaux de l'urbanisme sont le soleil, l'espace, les arbres, l'acier et le ciment armé, dans cet ordre et dans cette hiérarchie. »

Ses débuts dans l'architecture lui font réaliser des villas particulières mais il s'intéresse très vite à l'urbanisme. Son « plan pour une ville contemporaine de 3 millions d'habitants » jette les bases de l'urbanisme moderne. C'est après-guerre que sa carrière décolle : réalisations d'ensembles collectifs, comme la cité radieuse à Marseille, de villes entières comme Chandigarh en Inde, participation à des concours internationaux (bâtiment de l'ONU à New York), tout comme ses prises de position, lui assurent une notoriété mondiale. Il meurt lors d'une baignade en 1965.

© Fondation Le Corbusier