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Babel et Babylone

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Métropoles aztèques

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La Jerusalem céleste

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Les tulou du Fujian

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Utopia

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Romorantin, capitale du royaume

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La ville de l'amour fraternel

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La ville de pierre de Pierre

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Industrie, socialisme et utopie

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Le progrès est dans l'air

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Villa « Sam suffit »

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Du passé, faisons table rase ?

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Les villes nouvelles

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Capitales ex nihilo

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Auroville ou l'anarchie divine

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Les villes privées

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Dubaï : miracle ou mirage ?

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Et demain ?

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Romorantin, capitale du royaume ...

La ville est fantasme politique mais aussi occasion d'une grande inventivité technologique. Le génial Léonard de Vinci ne pouvait manquer de s'y intéresser.
François 1er, en projetant de faire de Romorantin, petite commune du Loir-et-Cher, la capitale du Royaume, lui en donne l'occasion. L'artiste propose à son mécène un arsenal technologique dont nos villes modernes n'auraient pas à rougir : circulation à double niveau, système d'évacuation des déchets, et même liaisons européennes expresses - grâce à un réseau de canaux astucieusement dessiné.

L'inventeur de la dalle ?

« Et sache que si quelqu'un voulait parcourir la ville en utilisant uniquement les rues hautes, il pourrait le faire commodément; et de même celui qui voudrait circuler en ne prenant que les basses.
Dans les rues hautes ne doivent passer ni chariots, ni autres véhicules semblables : ces rues ne servent qu'aux personnes de qualité. Dans les rues basses passeront les chariots et autres transports destinés à l'usage et commodités du peuple. »

Annotation de Léonard de Vinci en marge de son croquis.

Certains dispositifs sont fort proches de nos villes contemporaines, attestant que le rêve impossible d'un jour peut devenir, progrès technique aidant, la solution technique de demain.

Romorantin

Faire de Romorantin la capitale rêvée constitue un défi pour le maître toscan. Une trentaine d'années auparavant, il avait déjà dessiné pour Ludovic le More les plans d'une ville idéale dont les guerres d'Italie avaient fait avorter la réalisation. (... ) La ville de Romorantin, devait faire large place aux voies d'eau car Léonard pensait tous ses projets urbanistiques en termes de flux : flux d'hommes hiérarchiquement canalisés sous de vastes colonnades entre étages nobles et étages roturiers, flux de marchandises et de provisions, vidanges de déchets, circulation des odeurs. Le plan d'écuries qui furent pensées peut-être pour Romorantin renforce l'idée qu'à toute les échelles de conception, cette pensée du mouvement était à l'œuvre : l'auteur y envisage en effet non seulement des machines pour élever le foin dans le grenier afin de distribuer celui-ci par des tuyaux étroits dans les mangeoires, ainsi que des systèmes de nettoyage automatique.

Extrait de « Sur les traces de Léonard de Vinci sur les bords de Loire et de Saône » par Pascal Brioist, Maître de Conférence à l'Université de Tour.

Projet d'une cité
Léonard de Vinci

Il est difficile de résumer la vie du prolixe Léonard de Vinci ... Né en 1452 dans les environs de Florence, cet homme du Quattrocento est d'abord un peintre de talent, formé aux cotés de Botticelli et du Peruguin.

Alliant une grande intelligence et un sens aigu de l'observation, il est aussi un véritable scientifique, comme en témoigne ses carnets secrets rédigés en italien et en dialecte lombard. Artiste, ingénieur et architecte, botaniste et anatomiste, philosophe ou poète... Léonard de Vinci est un exemple parfait de la soif de savoir et de la tentation d'universalisme qui caractérisent la Renaissance européenne.

Admiré par ses contemporains, sa vie est marquée par la succession des mécènes qui se l'attachent. Formé à Florence, accueilli à Milan par Ludovic Sforza, architecte et ingénieur des vénitiens, il fut aussi au service des Borgia ou du pape Léon X. Il passera les dernières années de sa vie auprès du roi de France. François 1er, amoureux de la culture italienne, le nomme en effet « premier peintre, ingénieur et architecte du roi » et lui offre le domaine du Clos Lucé près d'Amboise, où l'artiste meurt en 1519.