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Tous les chemins mènent à Rome

Tous les chemins mènent à Rome

A l'abri des remparts

A l'abri des remparts

Le plan de Paris de Belleforest

Le plan de Paris de Belleforest

Le pont-neuf

Le pont-neuf

Paris, ville ouverte

Paris, ville ouverte

Haussmann : ministre de Paris

Haussmann : ministre de Paris

Tout communique !

Tout communique !

La rue passagère

La rue passagère

Tu me fais tourner la tête...

Tu me fais tourner la tête...

Tous dans la rue !

Tous dans la rue !

Les processions

Les processions

De la ligue à la fronde

De la ligue à la fronde

Battre le pavé

Battre le pavé

En avant, marche !

En avant, marche !

Rude, la République !

Rude, la République !

Faites la fête !

Faites la fête !

Le boulevard du crime

Le boulevard du crime

Le carnaval

Le carnaval

La rue laborieuse

La rue laborieuse

Les colporteurs

Les colporteurs

Autour de la Halle

Autour de la Halle

Le Service du Pavé

Le Service du Pavé

Des boueux aux éboueurs

Des boueux aux éboueurs

Sous le macadam, les pavés

Sous le macadam, les pavés

Fiat lux

Fiat lux

Dormez en paix, braves gens !

Dormez en paix, braves gens !

La rue policée

La rue policée

Les colporteurs

Pourtant, nombre de commerçants n'ont pas pignon sur rue :
il s'agit des colporteurs qui promènent leur stock sur le dos et crient les mérites de leurs marchandises pour attirer le chaland.

La guerre aux colporteurs

Les mouchards font surtout la guerre aux colporteurs, espèce d'hommes qui font trafic des seuls bons livres qu'on puisse encore lire en France, et conséquemment prohibés.
On les maltraite horriblement ; tous les limiers de la police poursuivent ces malheureux qui ignorent ce qu'ils vendent, et qui cacheraient la Bible sous leurs manteaux si le lieutenant de police s'avisait de défendre la Bible.
On les met à la Bastille pour de futiles brochures qui seront oubliées le lendemain, quelquefois au carcan.
(...) Souvent les préposés de la police, chargés d'arrêter ces pamphlets, en font le commerce en grand, les distribuent à des personnes choisies, et gagnent à eux seuls plus que trente colporteurs.

Extrait de Tableaux de Paris de Louis-Sébastien Mercier, 1783.

Parmi eux, le colporteur de livres et imprimés a fait florès en vendant la « bibliothèque Bleue », que l'on qualifierait aujourd'hui de littérature de gare. Mais les autorités se méfiaient de lui car il était susceptible de diffuser des pamphlets outrageant le pouvoir en place et la pratique de ce métier fut assez sévèrement encadrée.

Le colporteur, école française, XVIIème siècle.

Le colporteur
Anonyme, école française

© RMN / Jean Schormans

Voulez ouyr les cris de Paris

Voulez ouyr les cris de Paris est une chanson à 4 voix, sans accompagnement, publiée vers 1530.
Après une courte introduction au cours de laquelle les chanteurs interpellent l'auditeur en lui demandant s'il veut « ouyr les cris de Paris », Janequin met en musique une quarantaine de cris des marchands et artisans ambulants.

Il y est beaucoup question de légumes (laitues, oseille, épinards, raves, navets) mais aussi d'allumettes, de cerceaux et de chandelles. Le chant se termine par une courte coda qui invite l'auditeur à en écouter plus (Si vous en voulez plus, allez donc errer !). Voici le texte :

1- Voulez-vous ouyr les cris de Paris ?
2- Où sont-ilz ces petitz pions ?
3- Pastez très tous chaulx, qui l'aira ?
4- Vin blanc, vin cleret, vin vermeil à six deniers.
5- Casse museaux tout chaulx.
6- Je les vendz, je les donne pour ung petit blanc.
7- Tartelettes friandes à la belle gauffre !
8- Et est à l'enseigne du berseau
9- Qui est en la rue de la Harpe
10- Sa à boyre, ça !
11- Aigre, vin aigre !
12- Fault il point de saultce vert ?
13- Moustarde, moustarde fine !
14- Harenc blanc, harenc de la nuyt !
15- Cotrez secz, cotrez ! Souliers vieux !
16- Arde buche ! Choulx gelez !
17- Hault et bas rammonez les caminades !
18- Qui veult du laict ?
19- C'est moy, c'est moy, je meurs de froit !
20- Poys verts ! Mes belles lestues, mes beaulx cibotz
21- Guigne, doulce guigne !
22- Faut-il point de sablon ? Voire joly !
23- Argent m'y duit ! Argent m'y fault !
24- Gaigne petit ! Lye ! Alumet ! Houseaux vieux !
25- Pruneaux de Saint Julien
26- Febves de Maretz, febves ! Je fais le coqu, moy !
27- Ma belle porée, mon beau persin,
28- Ma belle oseille, les beaulx espinards !
29- Pèches de Corbeil ! Orenge ! Pignes vuidez !
30- Charlotte m'amye ! Apétit nouveau petit !
31- Amendez vous dames, amendez ! Allemande nouvelle !
32- Navetz ! Mes beaulx balais ! Rave doulce, rave !
33- Feure, feure Brie ! A ung tournoys le chapellet !
34- Marons de Lyon ! Chervis ! Mes beaux pesons !
35- Alumet, alumet, alumettes sèches ! Vin nouveau !
36- Fault-il point de grois ? Choux, petits choux tous chaulx !
37- Fault-il point de boys ? Choulx gelez !
38- Et qui aura le moule de gros boys ?
39- Eschaudez chaux ! Sèche bourrée !
40- Serceau, beaux serceau ! Arde chandelle ! Palourde !
41- A Paris sur petit pont geline de feurre !
42- Si vous en voulez plus ouyr, allez les donc querre !

Clément Janequin

Prêtre et compositeur né vers 1485 à Châtellerault, Clément Janequin commence sa carrière musicale comme choriste de la maîtrise de sa ville.
Ronsard dit de lui qu'il aurait étudié avec Josquin des Prés. Bien qu'ordonné prêtre en 1523, c'est pour sa musique profane qu'il est surtout reconnu (La bataille de Marignan,
La chasse, Le chant des oiseaux
...).
Compositeur de plus de 250 chansons, Janequin est un maître du chant polyphonique qui annonce la musique descriptive.
Déménageant très souvent au gré de ses affectations, il finit par s'installer à Paris et devient compositeur ordinaire du roi. Il y meurt en 1558.

© Harmonia Mundi