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Puissant et immatériel

Puissant et immatériel

Sur la terre comme au ciel

Sur la terre comme au ciel

Dompter le feu

Dompter le feu

La guerre du feu

La guerre du feu

Le cru et le cuit

Le cru et le cuit

Rôtir, frire, griller, bouillir, braiser...

Rôtir, frire, griller, bouillir, braiser...

Les arts ménagers

Les arts ménagers

En hiver, du feu, du feu !

En hiver, du feu, du feu !

Chauffer l'atelier de l'artiste

Chauffer l'atelier de l'artiste

Faire feu de tout bois !

Faire feu de tout bois !

De l'alcarazas au frigo

De l'alcarazas au frigo

L'alchimie

L'alchimie

Les forges de Vulcain

Les forges de Vulcain

Magie de la transparence

Magie de la transparence

Le lustre du candélabre

Le lustre du candélabre

La fée électricité

La fée électricité

Citylights

Citylights

Le cheval-vapeur

Le cheval-vapeur

Boum !

Boum !

3,2,1... mise à feu

3,2,1... mise à feu

Peur sur la ville

Peur sur la ville

Le feu de la guerre

Le feu de la guerre

Autodafés

Autodafés

Fais-moi un signe

Fais-moi un signe

Bûchers et sorcières

Bûchers et sorcières

Partir en fumée

Partir en fumée

Les feux de la Saint-Jean

Les feux de la Saint-Jean

À la manière d'un grand soleil...

À la manière d'un grand soleil...

Bouquet final

Bouquet final

Autodafés

Au chapitre des destructions par le feu, celle des livres impies occupe une place à part, même si, comme le disait Heinrich Heine, « Là où on brûle des livres, on finit aussi par brûler des hommes. »

Le bûcher des vanités

En 1497 Jérôme Savonarole, dominicain et prédicateur florentin, appelle les fidèles à venir brûler en place publique tous les effets qui les détournent du droit chemin : miroirs, cosmétiques, beaux atours, livres et œuvres d'art licencieux, jeux, instruments de musique... Son influence est telle que Sandro Botticelli livre en personne ses peintures de nus aux flammes expiatrices ! Puis les florentins, lassés de ce rigorisme contre nature, rouvrent les tavernes et reprennent leurs paris. Accusé d'hérésie, Savonarole est alors condamné par l'Inquisition à être pendu puis brûlé, juste retour des choses !

L'autodafé (l'acte de foi, en portugais), vieux comme le livre, vise à effacer toute trace de l'intelligence honnie, à empêcher les générations futures d'accéder à une connaissance considérée comme néfaste : dans cette scène de Fahrenheit 451, un des pompiers pyromanes croque dans une pomme que son supérieur fait valdinguer, signifiant au spectateur que c'est le savoir même qui est proscrit.

Fahrenheit 451

Fahrenheit 451 est l'adaptation au cinéma du roman éponyme de Ray Bradbury. Le titre fait référence à la température de combustion du papier (232°C). Ce roman de science-fiction décrit une société dans laquelle les livres sont prohibés. Des policiers-pompiers sont chargés de débusquer les lecteurs contrevenants et de détruire par le feu, publiquement, les ouvrages qu'ils trouvent. L'un de ces pompiers finit, par curiosité, par soustraire à un autodafé « David Copperfield » pour le lire. Dès lors, le démon de la lecture le prend et il bascule dans l'illégalité, au point de prendre le maquis où il fait la rencontre de fugitifs qui, pour sauvegarder le patrimoine littéraire, ont chacun la charge de connaître un livre par cœur. C'est un violent réquisitoire contre l'omniprésence de l'image et de la télévision, allant jusqu'à imaginer des émissions interactives qui ressemblent à nos programmes de télé-réalité. Mais c'est surtout un magnifique quoique manichéen plaidoyer pour la littérature et la liberté de pensée qu'elle induit.

Il peut paraître donc assez paradoxal pour François Truffaut, amoureux des livres, de l'avoir adapté pour le cinéma. En réalité, comme l'exprime très bien cette analyse du film, Truffaut a réconcilié « le livre et l'écran, qui ne pouvaient se dispenser l'un de l'autre pour se dénoncer, ne peuvent maintenant plus se passer l'un de l'autre pour clamer ensemble leur liberté et affirmer leur humanité. »

François Truffaut

Cinéaste français, né à Paris le 6 février 1932. Fils unique, délaissé par ses parents, le jeune François va très tôt se prendre de passion pour le cinéma. Il meublera devant la toile des après-midi de solitude et sera marqué à jamais par les chefs d'œuvre projetés au "ciné" du quartier : notamment "Paradis Perdu" d'Abel Gance. On est en 1940 et il a ...huit ans !

Dans la foulée de l'adolescence, il ouvrira même un ciné-club, en 1947. Mais, de fugues en errances, le spectre de la délinquance le rattrape et les sanctions pénales tombent. André Bazin et son épouse lui seront alors d'un grand secours, affectif et matériel.

En 1950, Truffaut va même jusqu'à s'engager dans l'armée ; il sera rapidement condamné pour désertion et emprisonné, avant d'être réformé ! La critique cinématographique va l'occuper pleinement dans "les cahiers du cinéma"... (rencontre importante avec Rossellini) ... En 1957, il fonde sa propre maison de production, "les films du carrosse", qui permettra à Godard, Rohmer, Pialat entre autres de prendre leur envol (c'est lui qui a écrit les grandes lignes de "A bout de souffle" et qui les cèdera à Godard plus tard). Après trois courts métrages, il réalisera son premier long à 27 ans. Suivront 21 films en 23 ans de carrière, avec parfois deux tournages annuels ! Une carrière marquée par la passion et l'exigence. En véritable militant, il pose les bases de "la nouvelle vague" et affirme une nouvelle façon de produire, d'écrire, de filmer, de diriger des acteurs. Tout au long de sa courte vie (il mourra en 1984), François Truffaut nous offrira le regard tendre d'un homme doux. Tous ses films nous questionnent sur les femmes, sur les hommes, sur l'enfance, sur la mort, sur le cinéma, sur la vie en quelque sorte !