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Puissant et immatériel

Puissant et immatériel

Sur la terre comme au ciel

Sur la terre comme au ciel

Dompter le feu

Dompter le feu

La guerre du feu

La guerre du feu

Le cru et le cuit

Le cru et le cuit

Rôtir, frire, griller, bouillir, braiser...

Rôtir, frire, griller, bouillir, braiser...

Les arts ménagers

Les arts ménagers

En hiver, du feu, du feu !

En hiver, du feu, du feu !

Chauffer l'atelier de l'artiste

Chauffer l'atelier de l'artiste

Faire feu de tout bois !

Faire feu de tout bois !

De l'alcarazas au frigo

De l'alcarazas au frigo

L'alchimie

L'alchimie

Les forges de Vulcain

Les forges de Vulcain

Magie de la transparence

Magie de la transparence

Le lustre du candélabre

Le lustre du candélabre

La fée électricité

La fée électricité

Citylights

Citylights

Le cheval-vapeur

Le cheval-vapeur

Boum !

Boum !

3,2,1... mise à feu

3,2,1... mise à feu

Peur sur la ville

Peur sur la ville

Le feu de la guerre

Le feu de la guerre

Autodafés

Autodafés

Fais-moi un signe

Fais-moi un signe

Bûchers et sorcières

Bûchers et sorcières

Partir en fumée

Partir en fumée

Les feux de la Saint-Jean

Les feux de la Saint-Jean

À la manière d'un grand soleil...

À la manière d'un grand soleil...

Bouquet final

Bouquet final

Le feu de la guerre

Aller au feu, c'est partir au front : le feu symbolise la guerre car il provoque les mêmes terreurs. Du reste, l'incendie fait partie de l'arsenal trop commun des armées de toutes les époques, en tant qu'arme offensive comme défensive (la politique de la terre brûlée).

La tempête à lueurs fauves

Brusquement, devant nous, sur toute la largeur de la descente, de sombres flammes s'élancent en frappant l'air de détonations épouvantables. En ligne, de gauche à droite, des fusants sortent du ciel, des explosifs sortent de la terre. C'est un effroyable rideau qui nous sépare du monde, nous sépare du passé et de l'avenir. On s'arrête, plantés au sol, stupéfiés par la nuée soudaine qui tonne de toutes parts ; puis un effort simultané soulève notre masse et la rejette en avant, très vite. On trébuche, on se retient les uns aux autres, dans de grands flots de fumée. On voit, avec de stridents fracas et des cyclones de terre pulvérisée, vers le fond, où nous nous précipitons pêle-mêle, s'ouvrir des cratères ça et là, à côté les uns des autres, les uns dans les autres. Puis on ne sait plus où tombent les décharges. Des rafales se déchaînent si monstrueusement retentissantes qu'on se sent annihilé par le seul bruit de ces averses de tonnerre, de ces grandes étoiles de débris qui se forment en l'air. On voit, on sent passer près de sa tête des éclats avec leur cri de fer rouge dans l'eau. D'un coup, je lâche mon fusil tellement le souffle d'une explosion m'a brûlé les mains. Je le ramasse en chancelant et repars tête baissée dans la tempête à lueurs fauves, dans la pluie écrasante des laves, cinglé par des jets de poussière et de suie.

Le Feu, Henri Barbusse (prix Goncourt 1916)

Le feu grégeois des byzantins terrorisait les barbares, les villes conquises étaient fréquemment incendiées ; armes à feu, grenades, lance-flammes, bombes incendiaires, napalm : le genre humain montre un acharnement créatif qui ne lasse pas d'étonner pour faire griller son prochain !

Verdun, huile sur toile de Félix Vallotton
Verdun

En 1916, le gouvernement français lance les « missions artistiques aux armées » : les peintres qui y participent doivent réaliser chacun au moins une œuvre sur la guerre, destinée à constituer une collection artistique sur le conflit en cours. Vallotton se porte volontaire en juin 1917 et visite alors les tranchées et les premières lignes du front de l'Est.

A son retour à Paris, il exécute une série de 14 toiles. Celle-ci, baptisée « Verdun », fait référence à ce lieu symbolique de la première guerre mondiale où périrent plus de 600 000 soldats des deux camps au cours de l'année 1916. Renonçant à rendre compte des « forces » de destruction elles-mêmes, Vallotton prend le parti d'en représenter les effets matériels. Le tableau, comme toutes les œuvres réalisées par les artistes missionnés, est exposé en 1917 au musée du Luxembourg à Paris.

Félix Vallotton

Peintre et écrivain, Félix Valloton nait en suisse en 1865. Attiré par la peinture, il part à Paris pour suivre les cours de l'Académie Julian, où il côtoie de nombreux artistes de l'avant-garde post-impressionniste et nabi. Il y montre des talents rapidement reconnus d'illustrateur et de graveur sur bois, technique alors en plein renouvellement. Très doué, il entre ensuite à l'école des Beaux-arts.

Son œuvre, qui se renouvellera constamment, du nabisme au réalisme puis au symbolisme, lui vaut rapidement un succès international et l'admiration de ses contemporains. Ses toiles sont ainsi exposées de son vivant dans toute l'Europe, de Paris à Prague ou Stockholm. Félix Vallotton décède à Paris en 1925.

© Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN / Pascal Segrette